2 mai 2007

CJB- La formation

Je suis maintenant en Normandie depuis une semaine et demie. Le temps passe très vite et c'est assez surprenant. Disons qu'avec la formation des guides au Centre Juno Beach (CJB), nous avons été très occupés et qu'avec des journées de 10-12 heures, nous n'avions pas trop le temps de nous ennuyer. Je vais essayer de vous conter mes premières journées ici, bien que nous avons vu tellement de trucs que c'est assez dur de tout vous résumer.

Jour 1 - CJB
Nous recevons une introduction au fonctionnement du centre. Le centre est privé, financé quasi uniquement par des donations et quatre employées permanentes travaillent à l'année ici, en Normandie, pour faire fonctionner le tout.

Notre rôle à nous, et bien c'est tout le reste. Monter les 15 drapeaux des pays ayant pris part au débarquement le matin (yak, les cacas de mouettes!), accueillir bilinguement les visiteurs dans le hall, s'occuper de la boutique, diriger les visiteurs, leur faire une introduction à la visite, accueillir les groupes scolaires et faire les visites de plages.

Nous découvrons le centre en tant que visiteur, faisons le tour de l'exposition et une visite de plage privée.

Jour 2 - visite du secteur Canadien JUNO
Avant la construction du centre, aucun monument commémoratif d'envergure n'était présent dans la région pour rappeler la participation canadienne au débarquement.

On trouve tout de même des stèles, des plaques et de petites pierres disséminées à travers les villages avoisinants pour remercier les canadiens pour la libération. Lors de cette première journée terrain, nous avons fait le tour de ces endroits.

La photo à droite vous donne une idée du type de terrain que les canadiens ont du parcourir pendant la bataille. Pour réussir à percer, les canadiens devaient traverser des champs très plats et les allemands, pas cons, avaient établis leurs positions d'abord dans les villages, puis sur le renflement que vous voyez au loin. Ils n'avaient qu'à abattre les soldats qui essayaient de traverses les champs. La petite bâtisse est en fait une station de lave-linge. Les canadiens s'y sont cachés et ont organisé l'offensive à partir de cet endroit, qui était le seul leur offrant une protection. On trouve sur cette station deux plaques commémoratives remerciant les Royal Winnipeg Rifles.

Ensuite, arrêt à Courseulles pour voir le DD Tank. Il s'agit d'un tank qui avait été modifié pour être amphibie. Il devait réussir à être largué au large et à atteindre la côte en même temps que l'infanterie. Celui-ci a coulé, tout comme les 33 autres sur un total de 40. La technologie n'était pas très au point...

Nous nous dirigeons ensuite vers Bernières-sur-Mer, mais vous connaissez déjà cette histoire.

Saint-Aubin-sur-Mer nous attend
ensuite, là où est débarqué le North Shore du Nouveau-Brunswick. En débarquant, les nouveaux-brunswickais se sont trouvés sous le feu de ce méchant ami qui je crois, est un 50 mm.

Nous nous rendons ensuite au cimetière canadien de Bény-sur-Mer à Reviers, et trois de mes collègues nous présentent la biographie du soldat décédé au combat qu'ils ont choisis.

Nous enchaînons ensuite vers Villons-les-Buissons, Hell's Corner, Buron et Saint-Contest. À Saint-Contest, 37 canadiens ont été executés par les allemands. Les corps de 5 d'entre eux ont même été laissés sur la route et des tanks leurs ont roulés dessus une journée durant sans que les habitants puissent intervenir. Un mémorial leur est dédié à cet endroit. Cette histoire n'est bien sûr pas sans rappeler celle de l'Abbaye d'Ardenne que je vous ai conté il y a quelques jours. C'est bien sûr notre prochain arrêt et nous passons près de deux heures avec M. Vico qui, pour ses quatre-vingt quelques années, est dans une forme surprenante ce jour-là!

Jour 3 - Visite des secteurs britanniques SWORD et GOLD, et visite du secteur américain OMAHA
Notre journée commence avec la visite du cimetière de Ranville, où mon soldat est enterré. Je fais donc ma petite présentation, sur laquelle je reviendrai plus tard comme ce billet commence déjà à être fastidieux!

Prochaine étape, Pegasus Bridge. Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, 600 canadiens sont parachutés près de Varaville pour prendre contrôle de certaines routes et certains ponts clés pour l'invasion, et pour ensuite contrer les renforts allemands arrivant de l'Est. Des avions planeurs seront aussi utilisés par les britanniques pour atteindre les mêmes visées. Le musée rappelle cette histoire. Il est construit à côté du premier pont à avoir été saisi par les troupes aéroportées alliées: il a été capturé en quelques minutes seulement. Il importait de faire aussi vite puisque les allemands avaient positionnés des charges explosives sur le pont, sachant qu'il était primordial advenant une invasion pour permettre le transport de troupes et d'armements à l'intérieur des terres.

Arromanches est notre prochain arrêt. Les alliés y ont installé un port artificiel, constitué de bloc de bétons tel que celui que vous voyez sur la photo. 15 bateaux avaient été coulés au large pour venir briser les vagues puissantes de la Manche et créer une baie artificielle. Malheureusement, la journée était brumeuse et nous n'avons pu qu'entre-apercevoir les blocs de bétons au loin. Sur la photo, on aperçoit un caisson et au loin, à gauche, trois caissons supplémentaires.

Un arrêt digne de mention pour quiconcque vient faire un tour dans la région est la batterie côtière allemande de Longue-sur-Mer. Il s'agit de quatre bunkers abritrant chacun un canon de 150mm orienté vers la mer. De nombreux édifices en béton faisait partie de cette batterie côtière et tiennent encore debout sur le terrain avoisinant. Alors, sur la photo, vous pouvez voir Helene K au bout du canon, Mélanie-Ève, moi, Benjamin et Philippe.

Après cela, le cimetière américain de Colleville-sur-Mer nous attend. Nous nous rendons ensuite à la Pointe-du-Hoc, un autre lieu qui mérite le détour. Les allemands avaient établis à la Pointe-du-Hoc une position abritant des canons et bunkers, tout comme un poste d'observation. On peut voir les vestiges des bunkers, des tourelles de tirs, mais aussi des bombardements alliés effectués pendant l'invasion. C'était assez prenant et impressionnant comme visite... l'endroit lui-même est un champ de plusieurs centaines de mètres de large...

Nous avons terminé cette journée par une visite au cimetière allemand de Lacombe. Je reviendrai plus tard sur les cimetières parce que les photos valent la peine d'être montrées... chaque cimetière de guerre dégage un sentiment qui lui est propre...

Jour 4 - CJB
De retour au centre, nous devons maintenant faire la démonstration de notre maîtrise des textes de visites. Ça a l'air plutôt facile comme ça, mais nous avons eu 4 textes à apprendre, en anglais et en français. Le plus ardu fut évidemment celui de la visite de plage. Le CJB est le seul musée sur le débarquement à offrir des visites de plages, c'est notre spécialité! J'étais beaucoup plus embêtée par ce dernier que par les autres puisque le texte de visite de plage avait à lui seul 11 pages et que la visite dure 45 minutes! J'ai donc décidé de l'apprendre en anglais uniquement pour conditionner ma mémoire aux termes militaires en anglais. Les autres textes à apprendre n'étaient que des versions abrégées de celui-ci, donc les autres ne m'inquiétaient pas trop.

Tout s'est bien passé, et hier j'ai fait deux visites de plages toute seule! C'était plutôt facile, avec un couple le matin et avec une famille de trois l'après-midi. C'est moi qui fait les visites cette semaine alors je pourrai me pratiquer beaucoup dans les jours à venir. C'est décidément la partie la plus plaisante de notre travail puisqu'on a un contact particulier avec le visiteur..

C'est ce qui fait le tour pour notre formation. Ça a été une première semaine très chargée, mais très intéressante aussi. Il nous reste beaucoup de lectures à faire, mais nous commençons tous à bien maîtriser notre contenu. Voilà!

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Salut!

Contente de voir que tout va bien! C'est fou comment tu dois retenir des choses en peu de temps! Mais ça semble super intéressant et je suis bien contente d'en apprendre plus!

Je lis religieusement tes billets du CAV ou je passe pas mal de temps ces jours-ci (...).

Prends soin de toi et continue de nous tenir au courant.

 

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