26 mai 2007

P'tites vacances

mais où étais-je donc, de demander ma maman?

Je reviens effectivement de mon premier congé. Nous avons, au cours de l'été, une série de trois jours et une série de quatre jours de congé. Alors on tient évidemment à les maximiser. Pour le mois de mai, le hasard (ou le personnel permanent, comme vous voulez) à choisi Philippe et moi pour avoir une série de trois jours. Je ne les aurai définitivement pas pris aussi tôt, ça fait seulement un mois qu'on est arrivé et il reste encore trois mois... mais bon...

Premier arrêt - Honfleur
C'est donc minimalement motivée que je suis partie pour ce congé de trois jours. Le soir avant mon départ, nous avions pris quelques bières avec des canadiens-anglais que nous avions inopinément hébergés pour la nuit. Si vous comprenez l'anglais, le récit qu'a fait mon collègue Philippe de cette soirée est très fidèle, alors je ne nous répéterai pas.

J'ai quitté très tôt le matin, le premier autobus pour Caen passait à 5h5o, ce qui m'a permis d'attraper un bus express pour Honfleur. Je suis descendue de l'autobus à Honfleur à 8h45, pour m'apercevoir que tout était fermé... J'ai donc tranquillement déjeuné sur une terrase désertée dans le port. Honfleur est une ville merveilleusement calme et paisible et bien que les touristes y affluent en masse, ses petites rues coquètes vous accueillent gentillement d'une fraîche brise et d'un racoin d'ombre. Pour la première fois en 3 semaines, le soleil se pointait le nez en Normandie. Et oui, la griseur de mes photos précédentes n'était que le reflet du mauvais temps que nous avons eu au cours des dernières semaines.

Honfleur, c'est aussi une ville d'artistes. De nombreux peintres sont installés au port, et le paysage qui s'offre à eux (et nous) ravi l'oeil. De nombreux ateliers se trouvent d'ailleurs dans la petite ville. Ses petites rues sillonent une colline, s'entrecroisent dans une plaisante anarchie, le tout sur un pavé en pierre. J'ai d'ailleurs eu très peur de m'être foulée la cheville en perdant pied sur ses pierres..
Deuxième arrêt - Le Havre
Après avoir déambulé quelques heures dans Honfleur, je prend l'autobus pour me rendre au Havre. J'ai passé l'après-midi à chercher un hôtel, le prix que j'étais prête à payer montant au fil des refus que je rencontrais. Un séminaire avait lieu cette journée-là dans la ville et tous les hôtels étaient réservés. Cette ville me plaisait énormément, avec sa promenade de 4 kilomètres sur la plage, ses grandes rues piétonnes, ses artères garnies d'arbres centennaires, et c'est avec beaucoup de déception que j'ai dû quitter pour mon prochain arrêt. J'aurais dû réserver, mais j'aime beaucoup mieux choisir mon havre d'une nuit à son aspect et au feeling de son quartier que via Internet... Je me suis par contre promis de revenir au Havre cet été, n'en ayant décidement pas vu assez.

Troisième arrêt - Dieppe
Je suis quand même une fille prévoyante, et je m'étais arrangé pour avoir une réservation à Dieppe en quittant le Havre. Je suis arrivée à Dieppe vers 21h00 et mon hôtel se trouvait tout près de la gare. Bon, c'était un espèce d'hôtel bon marché d'une grande chaîne, alors c'était ni coquet, ni sympathique, ni charmant, mais c'était un lit (en fait 4 lits puisque c'était une chambre familiale, la dernière de l'hôtel) et c'était ce que j'avais besoin. J'ai déambulé sur la promenade près de la mer pendant 1 heure à la recherche d'un restaurant, il était donc passé 10h00 et je n'avais toujours pas soupé. Je n'arrivai pas à trouver un resto qui coûtait moins de 25 euros. En demandant à des passants qui semblaient être de Dieppe (la dame avait un chien..), ils m'ont pointé le vrai port, où j'ai pu trouver une dizaine de bistros, restos, bars, etc. J'ai mal fait mon choix et ma bouffe était médiocre, le vin quasi imbuvable, mais c'est au moins l'estomac plein que je suis revenue à mon hôtel.

Le lendemain, je me suis beaucoup promenée dans la ville et j'ai eu droit à une visite privée du Mémorial du 19 août 1942. Je m'explique. Ce mémorial est ouvert seulement les fins de semaine en mai et il était donc fermé. Comme le raid de Dieppe était l'unique raison de ma présence en cette ville, c'était assez décevant de partir sans avoir eu aucune information à ce sujet. Une gentille dame a donc téléphoné aux responsables pour vérifier s'ils seraient disponibles pour m'ouvrir le musée. Ils avaient effectivement une rencontre avec la mairie cette journée là et ils m'ont donné rendez-vous en après-midi. Et bien le président de l'Association Jubilée qui a fondé le mémorial, monsieur Gérard, m'a pris sous son aîle et s'est donné comme mission non seulement de me faire visiter le musée, mais aussi d'agrémenter la visite d'anecdotes et d'explications. Il était tellement content d'accueillir une québécoise travaillant au centre Juno Beach..

Le musée est situé dans un ancien théâtre qui a survécu aux bombardements et bien que l'immeuble soit décrépi, il donne beaucoup d'ambience à la visite. Dans la salle d'exposition, la scène accueille une série de 50 portraits d'anciens combattants canadiens qui ont participés au raid de Dieppe en 1942. 50 vieillards, nobles, fiers et beaux. Ils trônent sur la scène et vous observent, sourire aux lèvres, l'air de vous dire "Oui, j'y étais. J'ai survécu, mais surtout, j'ai vécu." On ne parle pas souvent de Dieppe, mais 5000 canadiens faisaient parti d'une troupe de 6000 soldats qui ont tenté une brève percée dans cette ville fortifiée. De ces 6000 soldats, seulement 2000 ont pu être évacués. Les autres ont été tués, blessés et fait prisonniers. C'était la première bataille des Canadiens en sol européen et ce fut une complète raclée. Je trouvais cela important de visiter cet endroit pour m'imprégner un peu de son histoire. Et ces monsieurs de l'Association Jubilée m'ont donné beaucoup plus que je ne croyais y trouver. Visiter des musées permet de prendre connaissance de l'aspect historique de la guerre. Mais ce sont toutes les anectodes et les histoires qui nous rappellent l'aspect humain de la guerre et sous l'aspect humain se trouve l'horreur, la souffrance, mais aussi la compassion, la générosité et le courage.

Quatrième arrêt - Rouen
Après cette sympathique visite, j'ai fait mon bout de chemin pour aller à Rouen. J'ai loué une chambre près de la gare et je suis allée au cinéma voir Spiderman 3. Christoph va m'arracher la tête, mais j'ai haïe. Fin de la parenthèse.

Le lendemain, alors que j'étais assise sur une terrase à siroter une bière, j'ai commencé à me sentir mal. Des symptômes que je connaissais très bien pour les avoir eu pendant un an au Panama. Je me remettais à faire de l'asthme. Mon asthme de voyage s'apparentent en fait plus à une méchante bronchite qu'à de l'asthme normal. Je tousse, mouche et je fais de la fièvre, le tout accompagné d'une sentiment extrême de lourdeur physique. Et bien, en 15 minutes, tout cela m'est revenu à Rouen. La dernière fois que j'étais en France il y a 4 ans, j'avais aussi fait de l'asthme mais cela m'était, jusqu'à présent, épargné. Rouen était par contre très polluée et malgré le soleil, un épais smog flottait au dessus de la ville cette journée-là.

À ce moment de ma journée, j'avais assez marché dans Rouen pour m'apercevoir que c'était pas une ville très plaisante. C'est un espèce de mélange hétéroclite de résidentiel, de commercial, d'industriel, enchevêtré de ruelles piétonnes et marchandes, mais sans trop de logiques. Il n'y a pas de musées passionnants et l'histoire qui a rendue cette ville célèbre est celle de Jeanne d'Arc, mais sans plus. Au fait que la ville ne m'emballait pas s'ajoutait donc mon malaise physique. Je n'ai fait ni une ni deux et je suis repartie vers la gare. Peu m'importait d'arriver tôt à Courseulles, je ne voulais plus rester dans cet univers pollué et malsain pour ma santé.

Je vous rassure, dès que le train a quitté Rouen, je me suis sentie mieux et je n'en ai plus traces aujourd'hui. Je ne retournerai par contre pas à Rouen. Je suis arrivée à Courseulles pour le souper sans embûches.

En définitive
Il est définitif que cette petite escapade m'a fait du bien. On n'y pense pas nécessairement mais vivre et travailler avec les mêmes cinq personnes implique aussi de les côtoyer jour et nuit et ça peut être assez pesant. Non pas que nous ayions des problèmes particuliers, mais partir quelques jours m'a permit de me retrouver seule avec moi-même pour la première fois en un mois.

Je suis une personne particulièrement sociable, mais une p'tite solitude de temps à autre n'est jamais de trop. Je crois aussi que j'étais dû pour prendre rendez-vous avec mon moi intérieur. Je l'ai beaucoup délaissé dans tous ces préparatifs de voyages, dans l'énervement et le stress du moment présent, dans la peur d'oublier des gens ou de ne pas profiter d'eux assez avant mon départ. Et depuis mon arrivée ici, mon rythme de vie était calqué sur nos horaires de travail assez contraignants alors je ne me permettais pas de souffler beaucoup.

Je n'ai donc absolument pas recherché de contact social pendant ces trois jours, m'enfermant dans ma chambre le soir venu, pouvant passer 2 heures seule à une terrase à lire ou écrire, le tout dans un état d'esprit complètement apaisé. Je vous reviens donc fraîche et dispose, prête à affronter les prochains défis qui s'offrent à moi. Au mois de juin, j'ai beaucoup de fin de semaine de deux jours d'affilés et je compte bien en profiter. Mon prochain vrai congé ne sera pas avant la fin août lorsque mes parents viendront me visiter, alors il faut que je prenne soin de moi d'ici là!

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Mets-en qu'il faut que tu prennes soin de toi. Je vérifie les billets d'avion tous les samedis. Les prix se maintiennent. J'espère qu'il en sera de même en août. Ok on n'ira pas à Rouen.

Dans le site de Cyberpresse, il y a eu des articles sur les enfants qui ont fait la guerre, en Afrique principalement, c'est une autre réalité très humaine et très déshumanisante, pourrait-on dire. C'est une horreur. je ne sais pas si le lien suivant fonctionnera, mais les articles sont intéressants. Tu peux y aller directement, c,est à la une. À partager avec tes collègues peut-être. http://www.cyberpresse.ca/article/20070526/CPMONDE/705260780/6730/CPACTUALITES

Je t'embrasse

Maman Lise

 

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