30 août 2007

le train

Le train roule et me fait tanguer alors que je pense, mes écouteurs enfoncés dans les oreilles. Pourquoi au juste c'est de la musique triste qui joue, je n'arrives pas trop à me l'expliquer, mais ça semble être la bonne chose. De manière assez troublante, les larmes me viennent aux yeux. Un souvenir déferle, accrochant de surcroît un sourire niais à mes lèvres humides.

Je regarde par la fenêtre, espérant que ça me change les idées. Je pense que mon visage bouffi se réfletant dans la fenêtre du train ferait une bonne scène digne d'hollywood. Je mets mes lunettes pour camoufler les larmes roulant sur mes joues, mais rien ne peut me faire oublier ma lourdeur. Ce sentiment qui, si souvent au cours des derniers mois, me fais vouloir m'époumoner en criant, ce sentiment qui me demande de revenir vers vous et de ne plus jamais repartir...

Assise dans le train qui m'amène vers mon destin, je ne peux pas m'empêcher de me dire: Et si...
Et ces deux petits mots englobent la totalité de mes soucis, l'entièreté des gens que je sais aimer.

Et si quelque chose arrivait à ma mère ou à mon père, leur aurais-je assez dit que je les aime?
Et si un de mes amis disparaissait, regreterais-je de n'avoir pas assez profité de sa présence?
Et si mes grands-parents tombaient malades, aurais-je profité de leur vitalité pour mieux partager avec eux?
Et si j'étais resté, en serait-on là ?

Et de manière systématique, je répond non. Au cours de mes réflexions, je n'arrive jamais à trouver une finalité à toutes ces choses. Il n'y a aucun moyen de bien faire les choses, de m'assurer que les gens savent combien je les apprécie. Je sais que je ne dis pas assez je t'aime, et j'aimerais que les gens captent ce que je ne peux pas dire... mais ça ne fonctionne pas comme ça.

L'amour que je porte à tout ces gens me fait peur parce qu'il est tellement futile. Je crains sa momentanéité, sa volatilité, et surtout, j'exècre le fait que dans tous les cas, je ne détiens même pas la moitié de sa vérité. Comment donc mettre en mot ce qui ne réussit à se manifester que dans un train européen, derrière des lunettes fumées et avec de la musique triste?

Je ne crierai pas. Je ne reviendrai pas. Je ne me prometterai pas de ne plus jamais repartir.

En chemin vers mon destin, je m'avoue vaincue par mes sentiments. Je vous aime, ma peur est de vous perdre et ma peine est de ne pas vous dire assez souvent à quel point vous comptez pour moi.

28 août 2007

Départ imminent

Autant mon départ il y a 4 mois me déprimait et m'affolait quelque peu, que mon départ demain soir me soulage. Ces quatre derniers mois m'ont poussé dans mes derniers retranchements et mes nerfs sont à vif. Les heures s'égrainent et s'étirent, semblant vouloir me séparer encore plus de cette nouvelle étape...

91 jours de travail, 595 heures de travail, 109 visites de plage plus tard, je suis décidément prête à quitter la Normandie et à laisser cette partie de ma vie derrière moi.

Prochain arrêt, Den Haag!

16 août 2007

VACANCES!!!!!

C'est une fille presque relaxée qui vous écrit. Mes parents arrivent demain soir, et après trois mois séparant mes deux vacances, je pars vers la Bretagne! Au programme, Nantes, St-Malo et le Mont-Saint-Michel! Bon vin, bonne bouffe, mais surtout, bonne compagnie!

J'ai hâte de les retrouver, ils vont me changer les idées. Je crois que ma mère va se mériter le calin le plus long de sa vie demain à son entrée au musée et je ne la lâcherai pas de ces quatre jours!

Mais, qu'avez-vous fait de ma petite fille, sortez de ce corps!

Ciao!

15 août 2007

Aakey

Avez vous déjà remarqué que le dictionnaire de synonyme de Word semble parfois avoir un esprit retord?

Un exemple: le mot pitoyable a dans ses synonymes le mot Aakey. Pas aakey en minuscule comme tout autre adjectif respectable. Aakey, avec un grand A, comme une personne qui pourrait s'appeler Aakey. En plus, ce mot revient souvent dans le dictionnaire, un peu comme un bog éternel. Le créateur du dictionnaire avait-il une dent contre ce mec, Aakey? Est-ce une blague entre les geeks qui ont fait ce logiciel?

14 août 2007

Dis moi ton pays...

Quand on travaille dans un musée comme le nôtre, on finit par avoir assez d'expériences nombreuses et répétées avec certaines nationalités pour pouvoir faire un billet intéressant. En effet, après presque quatre mois, non seulement on arrive souvent à déceler avant qu'ils parlent de quels pays nos visiteurs viennent, mais on sait aussi comment nos conversations risquent de se dérouler! Voici donc un résumé grossier et cru (et stéréotypé, faut pas le nier) d'une conversation tipique de musée!

Hollandais
Les plus aisément reconnaissables. Souvent un couple appareillé, si ce n'est vestimentairement, au moins dans la coupe de cheveux. Grands, cheveux gris autant pour les hommes que les femmes, ou d'un cendré très doux. Souvent un visage assez carré, très mince et en santé. Facilement identifiables à leur accent fort et prononcé en anglais.
- Sympathique guide bilingue canadien :
Bonjour, Hello!
- Hollandais, souriant et optimiste: Deutsch?
- Sorry, no Deutsch. Français, English?
- Ya! English!
(Ils parlent tous, tous, tous anglais et ils sont tous, tous, tous contents)

Espagnols
Peuvent facilement être mépris pour des Italiens.
- Sympathique guide bilingue canadien
: Bonjour, Hello!
- Espagnol, dérouté et perdu, regardant son/sa copain/copine pour de l'aide: Yes, bonjour, dos.. ticketesss?
- Yes.
- Alli! Esto no fue tan difficil.
- Ah, ustedes hablan espanol?
- Si! Estupendo! De donde es usted? Y que hace aqui? blablabla (espanol).
(Et je deviens la personne la plus appréciée de la journée).

Italiens
Ils entrent dans le centre, avec sur le visage un mélange de sentiment de contrôle et de désintérêt total.
- Sympathique guide bilingue canadien : Bonjour, Hello!
- Italien, d'une voix forte, portante et convaincue: Italian!
- Désolé, français, english, espagnol?
- ITALIAN!
(oui, j'le sais fatiguant, mais t'as pas remarqué que c'était pas dans mes options?)
Le pire, c'est que la plupart du temps, ils ne parlent pas un traitre mot Ni de français, NI d'anglais. Sweet. Lorsqu'ils ont la chance de tomber sur la petite helene qui parle très bien italien, ils n'ont même pas l'air d'apprécier l'effort linguistique. Re-Sweet.
Voir aussi le récent commentaire de Anne sur les Italiens, qui a incité ce billet de ma part.

Allemands

Ils entrent, attendent leur tour, sont patients mais pas très souriants. En fait, mes collègues et moi sommes d'accord pour dire qu'outre leurs coupes de cheveux parfois discutables et l'aspect froid de cette vente de billet comme premier contact, on a rien à raconter sur les Allemands.

Canadiens-anglais
- Sympathique guide bilingue canadien : Bonjour, Hello!
- Hey! English! Just as back home! How are you doing?
- Good! Where are you from?
- Canada!
(Doh! ça, je l'avais déviné.)
Il y aussi des variations:
- Is this free for Canadians?
ou
- Any Tim Hortons around?
ou
- Do you take canadian dollars?

Canadiens-français
- Sympathique guide bilingue canadien : Bonjour, Hello!
- Bonjour.
- Voulez-vous visiter le musée?
- T'as un accent toi?
- Ben.. vous aussi! Vous venez de quel coin?
- (ville).
-
Super! Je viens de montréal, mais j'ai déjà habité/traversé/visité votre ville!
- Ah.
(fin.)

Americains
- Sympathique guide bilingue canadien : Bonjour, Hello!
- So, what is this?
ou
- Do you speak american?
ou
- So what is this in Miles/american dollar?

Brittannique
- Sympathique guide bilingue canadien : Bonjour, Hello!
- Brittanique, très poli, presque gêné: Parlezz-vouzz anglezz?
- Yes!
- Oh! Thanks god! We've been trying to get around with the 3 words we know in French and it's not working too nicely...

Et le Français
Ah ce grand classique qu'est la Français dans le musée. Je pourrais vous en parler pendant des heures, mais je vous réfère à mes billets précédents pour des histoires de chiens, d'autochtones et d'amerindiens, et ici et ici pour des histoires linguistiques.

En général, le Français classique fera un commentaire sur notre accent dès nos premiers mots, mais on peut aussi parfois s'attendre à ce qu'il face des blagues de mauvais goût en tentant d'imiter notre accent, sans s'apercevoir que c'est insultant. Parfois il nous regarde sans comprendre un traître mot de notre accent, parfois encore il boit nos paroles avec bonheur. Dans la malchance, le Français essaiera de refaire notre apprentissage linguistique en nous reprenant sur des mots prononcés différemment.

Le dimanche, le Français vient visiter le hall. Outre l'inévitable commentaire sur l'accent, ils sont souvent très sympathiques, surtout les familles.

12 août 2007

Paris en solitaire

J'ai mentionné rapidement être allée à Paris il y a quelques temps et il a tellement, et enfin, fait beau depuis que mes soirées ont été occupées à la plage et non à vous relater ces deux rapides jours en solitaire à visiter la Ville-Lumière!

Ma première visite à Paris remonte à 2003, où un 24 heures en transit vers Bordeaux pour aller voir le frère de Patrice, Gilles, m'avait permis de rapidement marcher à travers la ville. Mon constat de l'époque était que Paris était décidément une ville à visiter avec un ami, un copain, bref, quelqu'un.

Bien qu'étant allée à Paris à mon arrivée, puis avec Ben, je n'avais pas encore fait le parcours touristique de la ville. Pour ce périple parisien, j'opte d'abord pour le minimalisme, apportant un seul et minuscule sac avec moi, contenant un roman, mon journal, mon portefeuille, ma caméra et mon pyjama.

Comme premier arrêt, je tente d'aller au Louvres, mais comme ce fabuleux musée est fermé le mardi, j'utilise mon avant-midi pour marcher vers la tour Eiffel et vers les Champs Élysées. Passant devant un musée nouveau genre qui, je m'en souvenais, n'y était pas en 2003, j'effectue la visite du musée du Quai de Branly, un musée d'anthropologie sur l'art. Puis, je déambule quelques heures dans Paris. Je me rends ensuite à Montmartre et au Sacré-coeur, et je passerai deux heures à écouter un artiste de rue populaire très sympathique! Je me gâte ensuite à aller manger de l'indien délicieux comme souper.

Le lendemain, je m'attaque au Louvres. Bien que très intéressant et grand, je ne peux pas dire avoir été impressionnée par ce classique de l'art. Beaucoup trop de touristes compactés à l'intérieur des salles d'exposition, de nombreux étant d'ailleurs insupportable (je me souviens précisément des coudes d'une vieille dame qui tentait de me dépasser dans une ligne d'attente). Tentant d'apercevoir la fameuse Joconde, j'ai suffoquée, paniquée à l'idée de me mettre dans cette foule beaucoup trop exiguë pour ce que je pouvais tolérer. Je me suis dirigée vers la sortie, refusant de me prêter encore plus longtemps à ce ridicule jeu touristique. Je suis finalement bien déçue et très heureuse de ma visite au musée du Quai de Branly.

Avant de quitter Paris, j'ai bien sûr fait un peu de magasinage près de la gare Saint-Lazare, et je me suis payé un deuxième repas impossible à trouver à Courseulles, du chinois! Bref, un beau weekend en solitaire qui m'a pour une deuxième fois, laissé l'impression que Paris, c'est mieux à deux!

Je devais revenir à Courseulles dans la fin de journée puisqu'on se payait des cours de char à voile! C'est un petit char qu'on dirige avec les pieds, contrôlant la vitesse avec une voile tendue au dessus de nos têtes. L'école de voile, qui est située juste à côté du centre Juno Beach, nous avait octroyé une séance à moitié prix sous mon initiative (ça vous surprend?). C'était vraiment trippant, la vitesse, le contrôle, les tournants sur deux roues! Wow! Le cours a fini et on avait l'impression de venir de commencer!

10 août 2007

Pardon?

On écoutait la télévision, un espèce de show mettant en vedette des enfants. L'animateur demande à une fillette ce qu'elle veut faire dans la vie.

- J'aimerais être maîtresse!
- (en pointant la salle) Il y en a justement plein qui ont réussi dans la salle!

9 août 2007

Quand on va en hollande...

J'ai reçu une invitation à prendre part dès mon arrivée en Hollande à une fin de semaine pour les étudiants d'échange sur une île hollandaise.

Jusqu'à présent, la Hollande pour moi c'était surtout les grandes villes ultra-peuplées, les éoliennes, le niveau de l'eau sous la mer et les risques d'inondation, les bicyclettes, les tulipes..

L'invitation mentionnait:
The only thing you have to pay for is you own drug desire - sorry but from our experience it would go beyong the scope of our budget!

C'est à ce moment là que je me suis souvenue que ce pays était surtout reconnu pour ce qu'il a légalisé. Comme c'est tout, sauf ça, qui m'a poussé à aller en Hollande, je m'explique bien ma perte de mémoire!

3 août 2007

Doublé

Marchant vers la maison, ma tolérance face aux différences séparant nos deux cultures a été rûdement mise à dure.

Une petite famille marche, Garçon d'environ 3 ans à la main et petits chiens en laisse. Par accident, Garçon donne un coup de pied à un des chiens, qui se met à hurler et à glapir. La mère regarde en alternance le chien qui hurle, Garçon qui ne comprend pas, puis de retour au chien qui hurle de plus belle, et sans hésiter, elle donne une taloche à Garçon qui, éberlué, comprend encore moins ce qui lui fait mériter cette baffe.

La mère regarde le chien de nouveau, puis Garçon et lui dit: Ben ça fera déjà ça.

Je suis déjà à quelques pas d'eux, et tellement offusquée que Garçon ait reçu une baffe alors que c'était un pur accident, je me mets à sacrer. Le temps de me retourner de nouveau, et je vois le père administrer deux coups de pied au cul de Garçon!

Le pire, c'est que je me demande encore ce que les parents auraient fait si Garçon avait malencontreusement frappé un autre enfant. J'ai malheureusement l'impression, peut-être avec beaucoup de mauvaise foi, je l'avoue, que Garçon est passé après le bien-être des chiens.

1 août 2007

Des bonnes nouvelles

Après un super weekend passé à Paris en solitaire, je reviens ce soir à Courseulles pour avoir de super nouvelles Internet.

Mes parents préparent notre voyage, ils arrivent dans deux semaines et demies et viennent passer 5 jours avec moi. Le fait que nos destinations se fixent par le biais du patient travail d'épluchage touristique de Lise et Patrice concrétise le tout et me permet d'attendre patiemment ces vacances, bien méritées.

J'avais aussi un sympathique courriel d'un collègue du Saint-Siège, mon emploi québécois, me révélant toutes les histoires croustillantes de cette antre suprème du potin corporatif, histoire de me faire patienter jusqu'à mon retour en janvier.

Mais la meilleure nouvelle de toutes, provenaient de La Haye. J'ai reçu les informations relatives à mon arrivée, mais surtout à mon logement! J'avoue que le fait de ne rien avoir à dire sur la localisation de mon appartement ne m'enchantait pas, mais j'ai été plus que gâtée! J'habiterai à très exactement 0.9km (merci googlemaps) de mon université, en plein centre-ville! C'est en fait 0,3 km de moins que la distance séparant le 1937 Panet de l'UQAM! Et encore mieux pour les quelques uns parmi vous qui ont toujours rêvé de visiter La Haye, je resterai à 1,1 km de la gare de train!

Bref, ça fait ma fin de journée sans bon sang!

 

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