ça enfamme toujours les débats, mais voici: la grève étudiante. J'étais pas à l'école y'a quatre ans, et je ne suis pas dans mon école pour celle-ci. J'ai donc le rôle facile d'la fille qui chiâle.
Je chiâle d'abord parce que j'en entends pas parler. Cyberpresse et Radio-Can, qui sont mes deux outils pour me tenir au courant facilement de ce qui se passe dans la belle province, n'en parlent pas, ou si peu (j'ai dû lancer une recherche sur le site de cyberpresse pour trouver un article).
Je chiâle aussi parce que je trouve qu'on tend à penser que les étudiants se plaignent trop et pour rien. C'est peut-être pas une grève de totale ampleur comme il y a quatre ans, mais les causes derrière sont là. Une augmentation de 50$ par session, ça veut dire que quelqu'un qui commence son bacc dans 3 ans va payer 1050$ de plus de frais d'éducation que moi. Et qu'on me sorte pas du y se plaignent le ventre plein. Y'a trente ans, une session universitaire coûtait 250$ pour un salaire de correcteur à l'UQAM autour de 10$/h. En ce moment, une session universitaire va coûte 1000$ pour un salaire de correcteur de... 10$/h.
Mais je chiâle surtout parce que, encore une fois, ce sont les plus pauvres qui vont payer. Ceux qui n'ont pas nécessairement accès aux Prêts et Bourses ou pour qui 1050$ de prêts par session universitaire, ce sera jamais assez! Le problème, il est là. Si on augmente les frais, il faut non seulement rééquilibrer le régime de prêts et bourse, mais surtout le revoir entièrement. Pourquoi on n'y serait pas tous admissible comme en Australie? Des prêts, soit, et non pas nécessairement des bourses pour tout le monde, mais de l'argent c'est de l'argent. Et si le principe, c'est de donner un accès uniforme aux études, c'est peut-être une bonne solution.
Je chiâle aussi parce que certains manifestants me poussent à bout. Je n'embarquerai pas dans le débat de la gratuité scolaire parce que je pourrais sortir mes griffes et feuler. Disons que je n'apprécie pas le principe de payer pour des gens qui ne jugent pas important de se pointer à leurs cours, alors la gratuité scolaire...
Pour le reste, je suis pour la grève. Mais pas à n'importe quel prix. Empêcher le futur recteur de sortir? pas fort. Refuser de quitter l'UQAM à sa fermeture... ordinaire. Briser du matériel et faire du vandalisme???? J'aurais pensé que le principe était le manque d'argent, le désir d'obtenir un réinvestissement massif dans l'éducation et de faire valoir qu'on tient à notre université? Alors je chiâle.
14 nov. 2007
un peu de chiâlage transatlantique
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3 commentaires:
Bonjour Hélène! On a déjà eu cette discussion mais ta déclaration par rapport à la gratuité scolaire m'a piqué!
Est-ce qu'on devrait payer pour ceux qui abusent du système de santé en monopolisant les urgences pour un petit rhume? Est-ce qu'on devrait payer pour ceux qui ne veulent pas travailler parce que ça ne leur tente tout simplement pas? Personnellement, je crois que oui, parce que les politiques qui permettent ces pratiques ne visent pas ces "abus", mais bien un accès égal, pour chacun et chacune, à la santé, à une qualité de vie minimale et à une possibilité d'accroître ses conditions de vie (par l'éducation notamment). Certes, ces accès ouvrent la porte à des abus, mais ces abus ne rendent pas moins pertinentes ces politiques!
et c'est pour cette raison que j'ai malhabilement esquivé le débat de la gratuité. Ça remet beaucoup de choses en considération, comme tu les rapportes si bien.
le plus embêtant, c'est qu'on soit si peu consulté pour des décisions telles que celle-ci. Que ce soit au niveau de la gratuité, des frais scolaires ou encore de la construction de facultés en dépassement de coûts alors que nos bibliothèques sont littérairement décrépies, on a pas grand chose à dire.
On continuera ça autour d'une bière martine, comme à toutes les fois où on parle de ces sujets-là :)
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