21 nov. 2007

La Pologne à l'espagnole (ou comment sacrer en voyage)

Il y a de cela quelque temps déjà, Laurence et moi avons acheté des billets pour nous joindre aux 30 espagnols, 1 mexicain, 1 écuadorien, 1 colombienne et 2 portuguaises qui partaient 6 jours en Pologne. Nous n'avions pas réfléchi la chose autrement que par: ça va être cool!

Au fil des commentaires des gens qui nous trouvaient braves et courageux d'entreprendre ce périple, nous nous sommes un peu inquiétées. Effectivement, le sang latin de nos 35 collègues de voyage pourrait mettre en péril le déroulement "normal" d'un voyage de groupe.

Jeudi 15 novembre
Les espagnols (pour faciliter votre lecture, ce terme généralisateur englobera tous nos collègues, origines confondues à moins de précisions contraires) réussissent à arriver à l'heure pour le train vers Eindhoven, même si certains auront courrus sur la voie!

Nous arrivons à Krakow après 2 heures de train, 3 heures d'attente dans l'aéroport, 2 heures de vol vers Katowice, et 2 heures de bus vers la ville. À notre arrivée à l'aéroport, la navette doit attendre 45 minutes que tous les membres de notre petit groupe ait retiré de l'argent... on se sentait un peu mal en entrant dans l'autobus de voir l'expression fâchée des gens de notre avion..

Laurence et moi sommes aux-petits-oiseaux, il neige et le sol est recouvert d'un joli manteau blanc! Sur l'autoroute, les petites maisons au loin nous rappellent l'autoroute 20 et ses fermettes encadrées d'arbres, ou encore les petites maisons nichée dans les Laurentides. On se sent à la maison et on est contente!

Il est tard, aussi j'avise mes espagnols que les restaurants polonais ferment tôt et ne seront pas flexibles. À comprendre: ne vous y pointez pas à votre heure habituelle de repas, ni à l'heure de fermeture! Malgré tout, nos amis ont mangé très rapidement devant un serveur polonais pas content du tout de voir débarquer 25 personnes à 15 minutes de la fermeture! À ce moment de notre périple, 12 personnes étaient déjà parties vers Varsovie.

Vendredi 16 novembre
Deux minibus viennent nous chercher à 10am devant notre auberge de jeunesse. Certaines de ces demoiselles ont eu froid hier alors elles ont décidé d'aller acheter des bottes... à 10 heures! Il est 10h40, nos deux chauffeurs polonais pas contents du tout veulent partir et nous sommes 24 assis dans les bus à attendre et râler! On part donc sans elles vers Auschwitz.

Le pire? Elles sont arrivées avec des jolies bottes... de pluie! Il faisait -5 C!!!

Aussi, alors que nous sommes en transit entre Auschwitz et Birkenau, nous sommes encore une fois confrontées à la latitude espagnole. Comme le soleil se couche très tôt en Pologne, la guide nous donne 5 minutes pour entrer puis nous devons prendre les minubus. En 5 minutes, on a normalement le temps pour une, peut-être deux de ces options: se réchauffer les pieds sur le calorifère, boire un chocolat chaud, manger un hot-dog, aller aux toilettes, fumer une cigarette. Nos espagnols les essaient toutes, et pas nécessairement simultanément, à notre grand désarroi!

Ce soir-là, Laurence et moi décidons de nous séparer d'eux pour profiter d'un petit resto typiquement polonais que nous avions vu le soir précédent. Au menu, du Choulent, un délicieux plat juif avec des lentilles, des fèves et trois types de viande et du Red Borsch, de la soupe à la betterave.

Samedi 17 novembre
Depuis belle lurette déjà, nous, deux canadiennes, avions choisi de passer quelques journées seules. Notre premier objectif était Lviv en Ukraine, mais comme le trajet de 350km prend environ 9 heures, nous avons simplement décidé d'aller dans les montagnes Tatra, à Zakopane plus précisément à 2 heures de bus de Krakow.

Zakopane est un espèce de Mont-Tremblant du ski polonais. Une rue principale, animée et commerciale, à la différence que les polonais n'ont pas peur du froid et que de nombreux étals de vêtements, bagels et légumes se trouvent à l'extérieur. Nous nous mettons à la recherche d'une chambre en regardant les maisons qui ont un signe, Pokoje, accroché à leur devanture.
Toc-toc.
Vieux papi polack: ?
Moi: You have a room for two?
Vieux papi polack: one moment.
Il laisse la porte ouverte et entre chez lui, gueule quelque chose en polonais et revient.
Vieux papi polack: how many nights?
Moi: One. (C'est deux en fait, mais l'ambience nous fait être méfiante quant à la qualité de la chambre)
Il grogne et recommence le manège d'entre-beugle-sort.
Vieux papi polack: Where from?
Moi: Canada.
Il grogne et recommence le manège d'entre-beugle-sort. Laurence et moi sommes un peu perplexe...

On a finit par avoir la chambre, mais c'était pas très confo, ni propre, ni accueillant. Mais une fois payé, Papi Pollack nous a fait un minimum de conversation en anglais entrecoupé de polonais. Il me faisait penser à Monsieur Delisle un peu et j'aimais bien sa présence, mais pas trop longtemps!

Cette journée-là, nous avons fait les magasins sans rien acheter, puis nous avons mangé de la saucisse polonaise, du bacon polonais, du porc polonais, de la choucroute polonaise, bu du vin chaud et du vin tout court. Dans notre deuxième resto, un groupe de musique traditionnelle s'égayait le gorgoton à chanter des rigodons polonais, pour notre plus grand plaisir! À notre sortie du resto, y fesait frette!!! Ni Laurence ni moi n'avions de vêtements pour affronter -15C et la marche de 15 minutes vers papi polack fut pénible!

Dimanche 18 novembre
Alors que nous quittons papi polack, Laurence est convaincue d'avoir été piquée par des insectes chez lui (ce qui est fort, fort probablement le cas). Nous décidons d'aller dans les Tatras, puisqu'un téléférique fait le relais entre la frontière polonaise et celle slovaque. Il y a un endroit où on peut avoir un pied dans chaque pays et cela nous semble une bonne idée. Comble de malheur, ce téléférique ouvre seulement au mois de décembre! Nous avons nos sacs à dos avec nous et ne sommes absolument pas équipées pour entreprendre la marche de 3 heures vers la frontière, aussi entamons nous un petit périple de 30 minutes dans les Tatras.

À notre retour, nous recommençons la recherche d'un Pokoje! Cette fois-ci, c'est mamie polack qui nous hégerge, et c'est nous qui l'adoptons! Mamie polack a plus de 80 ans, et elle nous parle dans un vague mélange de polonais, d'anglais et d'allemand. Elle nous raconte que c'est la maison de ses parents, et que ses enfants à elle sont à l'université aussi (ou étaient, le temps de verbe était très imprécis!). Elle nous invite à revenir cet été (sweet!) et elle est contente que Zakopane nous plaise! Malgré que Laurence se soit grattée toute la fin de notre voyage, je suis convaincue qu'il n'y avait pas d'insectes ici!

L'histoire de nos amis espagnols ne pouvait pas finir aussi rapidement. 18 de nos amis avaient donc aussi décidé de venir à Zakopane! Nous allons les rejoindre au TelePizza... à ce moment-là, Laurence et moi sommes convaincues que nous avons bien fait de nous séparer d'eux. Depuis 3 jours, ils mangent du fast-food et le seul repas traditionnellement polonais qu'ils ont mangé était celui - rapide et raté - de notre première soirée.

Ce voyage en Europe m'a fait comprendre comment j'étais une voyageuse gastronomique. Boire et manger local, pour le plaisir de mes sens! Aussi les avons nous invité à se joindre à nous pour retourner à notre resto traditionnel et à ses musiciens. Bien qu'ils soient venus s'y réchauffer et prendre un verre de vin chaud, ils sont retournés à leur auberge faire un barbecue.

Lundi 19 novembre
Nous avions donné rendez-vous aux espagnols à la station d'autobus à 11h00 en leur demandant d'être à l'heure. Ils sont arrivés à 11h10, heure très respecta
ble. Mais ils devaient retirer de l'argent, et l'un d'entre eux était au centre-ville, échangeant un achat du jour précédent. Aussi ne sommes nous pas partis avant 11h45.

Je crois qu'à ce moment-là, trois choses me chicotait le plus de leur attitude: l'indivisibilité de leur groupe, l'absence de prévisibilité de leurs membres et leur manque d'initiative. L'organisateur en chef par défault, Andres, commençait aussi à trouver pénible de devoir prendre des décisions pour tous. Une journée où il est resté couché, les 17 autres n'ont rien fait.
Ils ne sont pas sortis se promener, ils n'ont rien visité, ils sont restés à l'auberge.

À l'arrivée à Krakow, Laurence et moi décidons enco
re une fois de nous séparer et nous partons vers le marché central, spécialisé dans les bijoux en ambre. Nous déambulons dans la ville et finissons par revenir à l'auberge. Ce soir-là, 6 intéressés nous accompagnerons à un resto polonais pour la dernière fois du voyage.

Mardi 20 novembre

Départ presque à l'heure de l'auberge à 7am en direction de Katowice. Nous passons les douanes et allons attendre notre avion. Comble de malheur et malchance, notre avion sera retardé de 4h30. Les espagnols chantent des chansons et égayent
l'aéroport et nous revenons finallement à Den Haag, exténués, à 22pm.

La pologne
Est un super pays. Je n'ai pas beaucoup de photos à vous montrer puisque beaucoup de paysages ressemblaient au Québec, surtout avec la jolie neige blanche. Mais ces images sont gravées dans ma tête et m'apportent beaucoup de réconfort.

La nourriture polonaise était grasse et lourde, mais excellente au palais! Les polonais semblaient froid à prime abord, possiblement dans un relant d'ex-communisme, mais ils étaient toujours souriants et heureux après quelques phrases. Leur anglais est souvent de base, si ce n'est inexistant, mais j'ai pu dérouiller mon allemand quelques fois puisque certains d'entre eux le parle.

Finalement, c'est un grand pays et je n'en ai vu qu'une infime petite partie. Mais il y a beaucoup à découvrir et à voir dans ce pays et j'ai beaucoup aimé mon voyage.

Quant à nos amis espagnols, nous avons pu profiter de c
e voyage pour redécouvrir leur culture et leurs habitudes. De leur côté, ils ont subi nos regards fachés tout comme ceux des polonais qu'ils incommodaient! Je suis bien contente d'être partie avec eux, tout comme je suis bien contente de ne pas être restée avec eux pendant toute la durée du voyage!
Laurence, el Calcetin et Andres
Une partie du groupe avec notre guide à AuschwitzUn des nombreux parcs de Krakow... ça ressemble au Parc Lafontaine!

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