Lundi soir, Hélène et moi prenons le bus pour aller à Caen récupérer notre voiture de location. Direction le Nord-Pas-de-Calais, plus précisément Arras, demeure de nos amis les guides de Vimy.
Après près de quatre heures de route, nous arrivons à Arras mais nous perdons dans la ville une bonne demi-heure. Une dizaine des guides nous attendent à la maison de Saint-Aubert. Après quelques verres, on continue la soirée à un bar lounge avec sympathiques Mojitos, puis retour à la maison et dodo dans les sofas.
La maison de Saint-Aubert est vraiment... ce que j'aurais aimé avoir pendant mon été. Trois étages, de grands espaces communs, de la lumière, en fait beaucoup de lumière, 5 chambres pour 8 personnes, une baignoire (!), mais surtout, ils vivent en plein centre d'Arras, à 10 minutes à pied de la station de train, à 5o minutes en TGV de Paris et de Bruxelles. Étant une grande fille de la ville, c'est décidément ce qui me manque cet été, surtout que la température ne nous permet pas trop de profiter de la plage. Ainsi, me retrouver pour deux jours dans cette maison idéale m'a foutu les jetons pour le reste de l'été. Notre maison à nous est froide, sombre et beaucoup trop petite. Vivre à 4 dans une chambre, c'est vraiment pas jojo. On est JAMAIS seules et c'est très difficile pour le moral.
Bref, après une crise de jalousie sur la maison, je m'en suis partiellement remise. Le lendemain, nous visitons les monuments à la Première guerre entretenus par le gouvernement canadien à Vimy et Beaumont-Hamel. En avril de cette année se tenaient les célébrations du 90eme anniversaire de la bataille de la crète de Vimy et vous en avez surement tous entendu parler, non pas pour les célébrations elles-mêmes mais bien pour les fautes de français trouvées sur les panneaux du centre d'interprétation.
La bataille de Vimy est une grande victoire canadienne de la Grande guerre et la France a donné une parcelle de terre au Canada qui y a installé un immense monument à ses morts. Le monument a été rénové au cours des dernières années puisque la pierre utilisée, la pierre de Seget ou Limestone en anglais, libère une suif grisâtre qui empêchait de lire les noms des soldats gravés sur la monument.
C'est un lieu très important et surtout assez impressionant. Greg nous a fait une très bonne visite des tunnels se trouvant sur le terrain de Vimy. La Grande guerre était bien sûr une guerre de tranchées, mais aussi de tunnels. Les béligérants creusaient des tunnels les uns sous les autres, disposant des tonnes d'explosifs sous un tunnel ennemi pour ensuite les faire exploser. Les conditions de vie étaient exécrables: une humidité constante, une température ambiente entre 10 et 15 C, un éclairage désuet, principalement à la chandelle, de la boue jusqu'au genoux et des rats de la grosseur d'un chat, de par les énormes quantités de cadavres se trouvant dans les champs de batailles.
Nous sommes ensuite allés à Beaumont-Hamel, qui est un monument radicalement différent. C'est une des derniers endroits en Europe où les tranchées de la Grande guerre sont restées intactes, de part et d'autres. Puis, il ne fait pas état d'une victoire canadienne, mais bien d'une des plus grandes défaites de l'armée canadienne.
Le matin du 1er juillet 1916, le Premier bataillon Terre-Neuvien prend d'assaut le champ de bataille de la Somme. Des tirs d'artillerie devaient détruire les fils barbelés disposés sur le terrain, mais sans succès. Des brèches ont été crées en coupant certains barbelé pour permettre aux hommes de passer. Par contre, les deux régiments à avoir tenté d'atteindre la première ligne de tranchée ont été décimés sans réussir leurs objectifs. Comme les brèches dans les barbelés sont faits en zig-zag, les hommes sont forcés à s'engager dans ce goulot d'étranglement, indiquant aux Allemands où ils peuvent concentrer leurs tirs pour atteindre tous les soldats.
Les Terre-Neuviens sortent des tranchées en colonnes, baillonnettes au canon, attendant 40 pas avant de laisser une autre colonne avancer. Ils sont les seuls à se déplacer sur le terrain, et les Allemands ont une vue dominante du terrain et n'hésitent donc pas à utiliser leur mitraillette sur le régiment. Sur les 780 hommes du bataillon prenant part à ce premier jour de bataille sur la Somme, seuls 68 répondront à l'appel le lendemain. La plupart des soldats tués l'auront été en une demi-heure de bataille. Cette même journée restera marquée comme étant la plus meutrière de l'histoire militaire britannique, avec 57 470 pertes, incluant 19 240 morts. Le Canada étant à l'époque une colonie britannique, ses pertes sont évidemment ajoutées à celles de l'armée britannique.
Après cette visite très émotive menée par le Cape-Bretonnien John, on tente l'impossible et essayons d'atteindre Ypres en Belgique, pour écouter le Last Post au Menin Gate. Alors qu'on était dans les temps, nous restons pris dans le traffic. Arrivés à Ypres, Hélène et Félix, un gatinois à qui on donnait un lift, réussissent à écouter le Last Post. Sarah et moi cherchons par contre du stationnement et n'arrivons que pour écouter les dernières 3 notes. On en profite pour prendre une p'tite bière et hop, de retour à Arras pour un dîner tardif (23hoo) avec les autres guides.
Le lendemain, Michel et Manisha se joignent à nous pour notre retour vers la Normandie. On avait ambitionné et on prévoyait l'itinéraire suivant: Brugges (Belgique), Dunkerque, Calais, Dieppe, Étretat, Honfleur. Dès le départ, on s'est aperçu que ça ne marchait pas, surtout comme il nous fallait être de retour pour 18hoo pour la voiture de location. Après avoir laissé tombé les trois premiers objectifs, nous avons décidé d'aller vers la côte, à Berck-Plage. Mais nous nous sommes perdus après avoir raté une sortie et nous avons fait moins de 100 km en trois heures de route via des petits chemins et détours.
Bref, au fil de la journée, nos arrêts se sont évaporés et nous avons réussi à voir Berck-Plage et Honfleur. Point. Mais ce fut très plaisant comme road-trip et en très bonne compagnie. À notre retour à Caen, hélène et moi avions rendez-vous avec melanie et katya pour une soirée de filles. Suchis et salsas étaient au menu et cette soirée termina agréablement notre escapade!
21 juill. 2007
Vimy et Beaumont-Hamel
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