Le train roule et me fait tanguer alors que je pense, mes écouteurs enfoncés dans les oreilles. Pourquoi au juste c'est de la musique triste qui joue, je n'arrives pas trop à me l'expliquer, mais ça semble être la bonne chose. De manière assez troublante, les larmes me viennent aux yeux. Un souvenir déferle, accrochant de surcroît un sourire niais à mes lèvres humides.
Je regarde par la fenêtre, espérant que ça me change les idées. Je pense que mon visage bouffi se réfletant dans la fenêtre du train ferait une bonne scène digne d'hollywood. Je mets mes lunettes pour camoufler les larmes roulant sur mes joues, mais rien ne peut me faire oublier ma lourdeur. Ce sentiment qui, si souvent au cours des derniers mois, me fais vouloir m'époumoner en criant, ce sentiment qui me demande de revenir vers vous et de ne plus jamais repartir...
Assise dans le train qui m'amène vers mon destin, je ne peux pas m'empêcher de me dire: Et si...
Et ces deux petits mots englobent la totalité de mes soucis, l'entièreté des gens que je sais aimer.
Et si quelque chose arrivait à ma mère ou à mon père, leur aurais-je assez dit que je les aime?
Et si un de mes amis disparaissait, regreterais-je de n'avoir pas assez profité de sa présence?
Et si mes grands-parents tombaient malades, aurais-je profité de leur vitalité pour mieux partager avec eux?
Et si j'étais resté, en serait-on là ?
Et de manière systématique, je répond non. Au cours de mes réflexions, je n'arrive jamais à trouver une finalité à toutes ces choses. Il n'y a aucun moyen de bien faire les choses, de m'assurer que les gens savent combien je les apprécie. Je sais que je ne dis pas assez je t'aime, et j'aimerais que les gens captent ce que je ne peux pas dire... mais ça ne fonctionne pas comme ça.
L'amour que je porte à tout ces gens me fait peur parce qu'il est tellement futile. Je crains sa momentanéité, sa volatilité, et surtout, j'exècre le fait que dans tous les cas, je ne détiens même pas la moitié de sa vérité. Comment donc mettre en mot ce qui ne réussit à se manifester que dans un train européen, derrière des lunettes fumées et avec de la musique triste?
Je ne crierai pas. Je ne reviendrai pas. Je ne me prometterai pas de ne plus jamais repartir.
En chemin vers mon destin, je m'avoue vaincue par mes sentiments. Je vous aime, ma peur est de vous perdre et ma peine est de ne pas vous dire assez souvent à quel point vous comptez pour moi.
30 août 2007
le train
scribouillé par helene.. Libellés : nostalgie
S'abonner à :
Publier des commentaires (Atom)
3 commentaires:
N'oublie pas qu'on est là, ma belle! Et pas si loin que ça après tout!
Bonne arrivée à The Hague!
On sait apprécier les gens, les souvenirs lorsqu'on pense les avoir perdus...c'est ainsi qu'on sait leur réserver une place bien spéciale dans notre coeur.
Lâche pas, c'est ainsi que tu "grandiras" en sagesse.
Matante Saint-Jacques
Wow, je comprends tout à fait.
Tellement!
Nicolas
Publier un commentaire