Ça fait déjà plus d'un mois que j'essaie de réflexioner sur les 9 mois de ma vie que je laisse en Europe. Mais j'ai beau retourner mes idées dans tous les sens possibles, je n'arrive pourtant pas à me faire de sens.
Certes, ce périple m'a éprouvé beaucoup plus que je ne le croyais. J'ai abordé le tout de manière tellement solitaire, tellement isolée, tellement personnelle, que j'ai dû surmonter mes propres pressions et émotions avec beaucoup plus d'aplomb que je ne l'avais prévu. J'ai moi-même placé des barrières dans mon chemin et je me suis encarcanée dans ma grande solitude. De ce fait, mon monologue intérieur incéssant s'est joué dans les échos de ma tête et je n'ai pas toujours perçu l'intérêt d'y inclure d'autres.
À la base, j'ai beaucoup de difficulté à définir les attentes que j'aurais pu avoir au début de mon voyage. De ce fait, certaines de mes frustrations ou déceptions me frappent à l'aveuglette et je n'arrive pas nécessairement à comprendre leur raison d'être. Celles-là, vous devrez me les extirper du nez en jouant subtilement au psychologue d'ici quelques mois. Pour les autres, voici ce que j'en comprend.
Mon séjour a commencé avec un été gris, frisquet et mouillé qui s'est accompagné d'un choc culturel empli d'amertume, de frustrations professionnelles et de tensions personnelles. J'ai beau connaître des français adorables et savoir qu'il ne faut pas généraliser, ma tolérance face aux commentaires arrogants de nature linguistiques et culturelles a atteint sa limite. Mon séjour hollandais a ensuite oscillé entre la réconciliation et la frustration, dépendant de l'attitude des étudiants français que je rencontrais ici. Avec chance, la très grande majorité d'entre eux étaient des choux!
Puis, mon automne s'est ensuivi avec une vie sociale trépidante, mais une énorme déception académique. La principale raison de cet échange était universaire: je venais chercher des connaissances, avec un intérêt prononcé vers l'Union européenne et les médias européens. Mes acquis sont quasi nuls de ce côté là et j'en suis plus que déçue. De plus, les Pays-Bas restent un pays très plat (dans les deux sens) et avoir à refaire ce choix, j'irais fort probablement dans un autre pays pour mon échange: pour la culture, l'éducation, le paysage, les gens et tout le reste.
Finalement, de ces choses qui ne me manqueront pas, je peux citer au niveau public l'omniprésence de la cigarette, du caca de chien dans la rue et du chien lui-même dans les lieux publics. Le temps gris, l'humidité paralysante et le froid glacial au niveau de la température, et l'horrifiant coût de la vie européen au niveau économique. Finalement, l'intolérance aux immigrants de toutes sortes qui se répand de plus en plus en Europe au niveau sécurité.
Voilà pour le bout emmerdant. Pour tout le reste, voyager reste un des moyens les plus rapides de forcer sa petite personne à l'inconfort, à la remise en question et à la découverte personnelle. Si mon voyage au Panama m'avait permis de former ma personnalité, ce voyage ci m'a permis de confirmer le tout. D'où toute sa richesse. Tous ces inconforts et ces frustrations m'ont permis de me recentrer, de m'aligner sur ce que je veux de ma vie. Et j'en suis bien heureuse!
Au niveau personnel, j'ai rencontré des gens splendides et j'ai partagé un bout de leur vie. Au niveau professionel, j'ai eu assez de pratique pour devenir une très bonne oratrice. Et d'un aspect purement ludique, j'ai amplement profité de ce voyage pour aller à la découverte de l'autre continent, alors qu'au total, j'ai passé 2 mois à voyager au cours de ce dernier semestre (preuve que l'école n'était pas très exigeante..). Pleins d'acquis, de souvenirs, de mémoires qui font de ce voyage quelque chose qui en a valu la peine.
Parmi ces choses qui m'ont manquées se trouvent ma guitare, mon lit et ses six oreillers , le cheval blanc et la bonne bière, le macaroni delisle, les bons hotdogs et hamburgers, le saint-hubert, le numéro 43 du viet et les sandwichs au porc vietnamiens à 2.50 dans le quartier chinois et la poutine. Mais malgré cet aspect bouffe de mes manques, la première chose que je vais faire va être de prendre un bain!
Maintenant, j'anticipe bien évidemment le retour. S'il est une chose que j'ai apprise, c'est qu'un voyage d'une telle ampleur ne se résumera jamais en deux phrases. Aussi, à moins que votre intérêt et mon temps concorde idylliquement, demandez moi plutôt si je suis contente d'être revenue. À cette question, je peux donner réponse franche et courte! Le reste des histoires viendront autour d'une bière, devant mon album photo ou tout simplement au cours des prochaines années.
Merci à:
maman, pour sa patience
Greg et Laurence, pour leur support constant
aux MNM, pour avoir été là quand il le fallait
à Pascal, pour ses conseils, son écoute et sa festivité
à marie-christine, pour ses photos quotidiennes
à Jules, pour son cadeau de noël à propos et réconfortant à souhait
20 janv. 2008
Le mot de la fin
scribouillé par helene.. Libellés : confession
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3 commentaires:
Bon retour Hélène ! Merci d'avoir partagé en mots et en images tes derniers mois. Quelle grande, belle et sage personne tu fais.
Ouf, maintenant, vivement le St-Hub !
Pour une fille qui ne sait pas trop, tu as l'air de savoir pas mal. J'espère que nos relations privilégiées me permettront de saisir, de partager, d'apprécier le bout de chemin que tu as fait. Déjà, lorsque les enfants sont partis de la maison, on est un peu plus loin d'eux comme parents et C'EST TANT MIEUX les cocos. Mais lorsque les cocos sont loin comme cela, je crois qu'il nous manque des bouts et je compte sur les bons petits soupers pour en retracer quelques-uns.
Bravo ma grande pour avoir affronté et surmonté jusqu'à la dernière minute les aléas d'un grand séjour à l'étranger.
Oh, yeah! Enfin de retour!
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