16 févr. 2008

Sachsenhausen-Oranienburg

J'ai toujours eu un intérêt marqué pour l'histoire, surtout celle de la seconde guerre mondiale. À mon premier voyage en europe, je voulais visiter un camp de concentration et je ne l'ai pas fait. Ce fut la seule et unique chose que j'ai par la suite regretté par rapport à ce voyage.

J'ai passé l'été à parler de la deuxième guerre mondiale et j'ai beaucoup aimé ce contact particulier entre le passé, la mémoire des gens et les émotions qui y sont rattachées. J'aimais surtout faire prendre conscience au gens que les implications de cet événement sont tellement grandes qu'on tend à les oublie. Pendant deux mois, je terminais mes visites en demandant combien de gens étaient morts de par la seconde guerre, et dans le 5/6 des cas, les gens ne connaissaient pas la réponse ou ils l'avaient oublié. Pourtant, c'est un chiffre qu'on a tous entendu et qui impressionne autant à chaque fois, un chiffre qui parle de lui-même et qu'on ne devrait pas oublier: soixante millions de morts. Juste essayer d'imaginer la réalité de ce chiffre donne des frissons dans le dos.

La visite d'Auschwitz en Pologne était donc une suite logique pour moi. Cela remplissait mon besoin historique personnel et je sentais que ça venait boucler mon été. J'ai malheureusement été un peu déçue de ma visite, surtout par le fait qu'on était beaucoup et qu'on avait que très peu de temps pour se recueillir. J'ai aussi trouvé que l'attitude de certains visiteurs - certains de mes amis espagnols font tristement partie de ce constat - ne respectait absolument pas le lieu de mémoire qu'est Auschwitz. A-t-on vraiment besoin d'un autoportrait tout sourire devant l'entrée d'Auschwitz?

Bref, à Auschwitz j'ai surtout été impressionnée par l'aspect organisationnel du camp, soit le fait que des trains partaient de tous les coins d'europe avec leur cargaison (sic), qu'on calculait une partie de perte en chemin, et qu'on planifiait l'heure d'arrivée des trains pour s'assurer de rentabiliser au maximum les quotas mortels, le camp ayant une capacité de quatre milles quelques exécutions quotidiennes... C'est vraiment la machine derrière les camps de la mort qui m'a frappé en Pologne. Pour la réflexion, je n'avais pas senti le temps de m'y attarder beaucoup.

Je suis donc allée au camp de Sachsenhausen, à environ une heure de Berlin. Le camp est presque entièrement vide, sauf quelques baraques. L'histoire particulièrement intéressante de ce camp est que suite à la défaite nazie, le régime communiste n'a pris que trois mois avant de rétablir un camp de la terreur à ce même endroit. Même s'il n'y a presque rien à voir à cet endroit, j'ai vraiment pu prendre le temps d'intégrer, d'ingérer l'histoire du lieu et de ses implications, chose que je n'avais pas réussi à faire à Auschwitz.

Une amie tchèque m'a trouvé bien bizarre quand je lui ai dit que j'avais visité des camps de concentration en Europe. Elle n'aurait jamais pensé inclure cela dans un voyage touristique. Je lui ai alors expliqué tout ce que je dis ici, mais surtout que pour un nord-américain, la guerre est tellement irréaliste, tellement lointaine, que j'avais besoin de me camper les pieds dans cette terre, de respirer cet air sali, de toucher de mes doigts les murs souillés, de verser des larmes sincères pour m'assurer que mon corps, tout autant que ma tête, n'oublierais jamais...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

In my opinion, going to see these places makes you realize that war is much more cruel than any book, story or film can tell you.

I was pretty shocked for it. And I remember that nobody speak too much in the way back home. That means something...

Every one of us, who have never suffer a war, should go and understand why we should be thankful.

 

Free Blog Counter